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Près de trois mois après les faits présumés, la position du parquet était très attendue. Le ministère public de Mendoza, en Argentine, s’est prononcé en faveur d’un non-lieu, vendredi 4 octobre, dans l’affaire des deux rugbymen français accusés de viol aggravé, dans la nuit du 6 au 7 juillet, alors que le XV de France venait de disputer un match test contre l’équipe d’Argentine. Des faits qui se seraient déroulés dans une chambre d’hôtel de Mendoza, où logeaient les joueurs. Les accusés, Hugo Auradou et Oscar Jegou, tous deux âgés de 21 ans, assurent que la relation sexuelle avec la plaignante, une femme argentine de 39 ans rencontrée en boîte de nuit, était consentie.
La demande de non-lieu du parquet, « pour doute ou faute de preuves », doit être examinée lors d’une audience fixée au 18 octobre à laquelle les rugbymen pourront assister de manière virtuelle, confirme au Monde Martin Ahumada, porte-parole du parquet de Mendoza. La décision de justice pourra intervenir le jour même, selon le parquet, ou en délibéré.
L’un des avocats argentins des deux rugbymen français, Me Rafael Cuneo Libarona, reçoit la demande du ministère public « avec satisfaction ». « Il faut beaucoup protéger les femmes, les femmes argentines et du monde entier. Mais je crois qu’il faut aussi protéger les hommes qui souffrent de fausses accusations », affirme-t-il au Monde, clamant l’innocence et « le courage » de ses clients.
L’avocate de la plaignante, Me Natacha Romano, a pour sa part évoqué « un abus sexuel brutal ». Elle dénonce une demande de non-lieu « prématurée ». « Il faut continuer l’enquête parce que des preuves de grandes valeurs doivent encore être apportées », assure-t-elle. « Ils m’ont brutalisée et m’ont considérée comme un morceau de viande », a accusé la plaignante dans une interview diffusée par « Envoyé Spécial », sur France 2, au mois de septembre, évoquant « des hématomes autour des yeux, sur le visage, à l’extérieur et à l’intérieur des jambes, (…) des œdèmes dans la glotte et d’autres dans le maxillaire gauche ».
La demande de non-lieu survient peu après un rapport d’expertise psychologique et psychiatrique de la plaignante mené par une équipe mandatée par le parquet. Ses conclusions, datant du 24 septembre, semblent affaiblir le récit de la victime présumée. L’expertise rapporte « une série d’inconsistances et de contradictions (…) qui dessinent globalement un récit peu vraisemblable » de la plaignante, avec « des contenus contradictoires et inconsistants au moment d’expliquer des situations auxquelles on la confronte ».
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