Jeux paralympiques 2024 : Cédric Nankin, le défenseur vedette des Bleus en rugby-fauteuil

Il suffit parfois d’une rencontre pour voir le cours de sa vie bouleversé. Pour Cédric Nankin, vice-capitaine de l’équipe de France de rugby-fauteuil, celle avec Ryadh Sallem y est sans doute pour beaucoup. C’est à lui qu’il doit la découverte de ce sport. Nous sommes en 2010. Après avoir évolué en basket-fauteuil, avec à la clé trois participations aux Jeux paralympiques (1996, 2000 et 2004), trois titres de champion d’Europe et un record du monde en relais quatre nages en 1991, Ryadh Sallem veut monter une équipe de rugby-fauteuil. C’est au sein de Cap sport art aventure amitié (CAP SPAAA), l’association qu’il a fondée en 1995 pour promouvoir une vision positive du handicap, qu’il lance son projet. Il cherche des joueurs.
Cédric Nankin, lui, cherche du travail. Et, pour reprendre ses mots, il « galère ». Un ami commun les présente. Ryadh Sallem pourra peut-être l’aider. Au sein de l’association, il lui propose de s’occuper de Cap Résilience, un programme d’aide à la pratique du sport dans les centres de rééducation. Il a aussi une petite idée derrière la tête. « Dès que je l’ai vu, j’ai su que Cédric serait un super athlète. Il avait tout : le physique, l’énergie, une aura particulière », se souvient Ryadh Sallem.
Né avec une agénésie congénitale (absence de formation d’un ou d’une partie d’un membre au cours du développement de l’embryon) des membres supérieurs et inférieurs, Cédric Nankin ne s’intéresse guère au sport. Encore moins à haut niveau. Il a bien eu un vélo à bras vers l’âge de 11 ans, mais il l’utilise plus pour aller en balade avec ses copains que pour avaler les kilomètres dans un esprit de compétition.
Alors, à l’époque, imaginer qu’il fera une carrière de sportif à haut niveau ne fait vraiment pas partie de ses plans d’avenir. Finalement, il deviendra l’un des piliers de l’équipe de France, double champion d’Europe (2022 et 2023), et participe, à Paris, à ses troisièmes Jeux paralympiques après Rio (2016) et Tokyo (2021).
Au début d’ailleurs, Cédric Nankin n’est « pas franchement emballé » par la proposition de Ryadh Sallem. Ces joueurs qui se rentrent dedans avec leur fauteuil, très peu pour lui. « Il a su me convaincre », concède-t-il dans un grand rire. Lors d’un week-end avec l’équipe de Ryadh Sallem, alors qu’il pense juste assister à une manche de championnat de France, le voilà propulsé sur le terrain. Ce sera le début de l’aventure. Il découvre un esprit collectif, même en dehors des matchs, et ça lui plaît. En 2013, il obtient sa première sélection en équipe de France, au championnat d’Europe, à Francfort-sur-le-Main (Hesse).
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